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Meta, la maison mère de Facebook et d'Instagram, a vu son bénéfice net fondre à 4,4 milliards de dollars au troisième trimestre (-52% sur un an), alors que le géant des réseaux sociaux fait face à la stagnation du nombre de ses utilisateurs et aux coupes dans les budgets publicitaires.
Le titre du groupe californien perdait plus de 12% à Wall Street mercredi lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.
Son chiffre d'affaires est ressorti à 27,7 milliards de dollars (-4%), conformément aux attentes du marché.
Mark Zuckerberg, le patron de Meta, cité dans le communiqué de résultats, a reconnu affronter "des défis à court terme sur les revenus" mais assuré que les fondamentaux étaient "en place pour un retour vers une croissance plus forte".
La société a indiqué que ses effectifs mondiaux (87.000 personnes au 30 septembre) ne changeraient pas d'ici la fin de l'année prochaine.
"Certaines équipes ne vont pas changer de taille, d'autres vont diminuer et nous allons faire croître seulement celles qui travaillent sur nos plus grandes priorités", a détaillé le groupe.
Il y a un an, Facebook devenait Meta et se projetait vers un avenir glorieux où ses utilisateurs pourraient se retrouver dans le métavers, un univers parallèle décrit comme l'avenir d'internet.
Mais "Meta en 2022 n'a plus grand-chose à voir avec Facebook il y a un an. De nombreux aspects de ses activités sont sens dessus dessous et ses perspectives à court terme ne sont pas prometteuses", assène Debra Aho Williamson, analyste d'Insider Intelligence.
La société inquiète les marchés depuis le début de l'année, quand le groupe avait annoncé pour la première fois avoir perdu des utilisateurs sur son réseau social d'origine, Facebook.
En tout, quelque 3,71 milliards de personnes utilisent au moins un des services de l'entreprise (réseaux sociaux et messageries) tous les mois, soit 4% de plus qu'il y a un an.
- Apple et TikTok -
Comme Google (Alphabet), Meta subit l'inflation et la hausse des taux d'intérêt, qui conduisent de nombreux annonceurs à revoir leur budget marketing à la baisse.
Au troisième trimestre, le géant de la recherche en ligne a réalisé la plus faible croissance de son chiffre d'affaires depuis 2013, hormis le début de la pandémie.
Les nouvelles règles d'Apple, qui obligent les applications à demander la permission des utilisateurs pour les suivre à la trace et leur envoyer des pubs, ont aussi beaucoup compliqué la tâche de Facebook et d'Instagram.
Lundi, le fabricant de l'iPhone a en outre annoncé que les achats de "boosts", ces outils qui permettent de promouvoir un contenu sur des réseaux sociaux, seraient désormais traités comme des dépenses dans l'application, au même titre que les achats de bonus dans des jeux vidéo, par exemple.
Or Apple prélève une commission de 30% sur ces dépenses dans les applis. Meta va donc perdre une partie de ses recettes publicitaires sur Facebook et Instagram.
"Apple continue de faire évoluer ses règlements pour faire croître ses propres activités tout en sapant les autres acteurs de l'économie numérique", a réagi un porte-parole de Meta mercredi. "Apple avait dit dans le passé qu'ils ne prendraient pas de parts de revenus publicitaires aux éditeurs d'applications, mais apparemment ils ont changé d'avis".
De YouTube à Snapchat, les grandes plateformes pâtissent aussi du succès de la très populaire TikTok, "mais ce n'est pas la principale source de difficultés pour Meta", estime Debra Aho Williamson. "Même si certains annonceurs déplacent une partie de leurs budgets vers (cette application), cela ne représente probablement pas une part significative des recettes publicitaires totales du groupe".
Meta devrait gagner plus de 129 milliards de dollars grâce à la publicité cette année, soit 21,4% de parts de marché mondial, selon Insider Intelligence.
"Sur le long terme, Meta doit résoudre trois énormes problèmes", élabore l'analyste. "L'entreprise n'est plus avant-gardiste en matière d'innovation, son emprise sur son marché s'amoindrit, et la promesse du métavers, au coeur de la vision de Mark Zuckerberg pour l'avenir de son entreprise, fait face à l'apathie des consommateurs, au scepticisme des professionnels et aux réalités d'une économie mondiale en déclin".
S.Jordan--TFWP