The Fort Worth Press - La "vraie richesse" selon Samuel Lewis, paysan-artiste installé en Bretagne

USD -
AED 3.672502
AFN 66.322099
ALL 83.055636
AMD 382.085086
ANG 1.790055
AOA 917.000063
ARS 1439.993904
AUD 1.504619
AWG 1.80125
AZN 1.701933
BAM 1.681931
BBD 2.016709
BDT 122.365264
BGN 1.680585
BHD 0.376953
BIF 2958.68266
BMD 1
BND 1.29825
BOB 6.933946
BRL 5.4252
BSD 1.001346
BTN 90.03857
BWP 13.345832
BYN 2.894822
BYR 19600
BZD 2.013871
CAD 1.38495
CDF 2230.000485
CHF 0.805198
CLF 0.023577
CLP 924.909721
CNY 7.063601
CNH 7.06183
COP 3842.71
CRC 489.589873
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.824695
CZK 20.844897
DJF 178.305607
DKK 6.42011
DOP 64.48173
DZD 130.177019
EGP 47.602597
ERN 15
ETB 155.516475
EUR 0.85954
FJD 2.271801
FKP 0.750907
GBP 0.751315
GEL 2.690317
GGP 0.750907
GHS 11.445353
GIP 0.750907
GMD 73.499063
GNF 8704.738071
GTQ 7.670081
GYD 209.45452
HKD 7.7814
HNL 26.372615
HRK 6.476298
HTG 131.123436
HUF 329.941989
IDR 16685
ILS 3.22865
IMP 0.750907
INR 89.947973
IQD 1311.713664
IRR 42099.99975
ISK 127.750066
JEP 0.750907
JMD 160.220496
JOD 0.709017
JPY 156.720974
KES 129.134371
KGS 87.450199
KHR 4009.630681
KMF 423.999764
KPW 899.996686
KRW 1469.601894
KWD 0.30709
KYD 0.834426
KZT 516.384526
LAK 21715.892624
LBP 89667.665662
LKR 309.055025
LRD 176.731867
LSL 17.07293
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.446173
MAD 9.266789
MDL 17.002412
MGA 4467.529787
MKD 52.906664
MMK 2100.547962
MNT 3549.355923
MOP 8.025765
MRU 39.7623
MUR 46.250241
MVR 15.398972
MWK 1736.273848
MXN 18.194355
MYR 4.118028
MZN 63.909844
NAD 17.07293
NGN 1454.719982
NIO 36.845952
NOK 10.142175
NPR 144.061711
NZD 1.728805
OMR 0.384508
PAB 1.00135
PEN 3.366958
PGK 4.249189
PHP 59.294498
PKR 280.69322
PLN 3.632345
PYG 7001.853229
QAR 3.649631
RON 4.373899
RSD 100.957037
RUB 77.805389
RWF 1457.386474
SAR 3.752761
SBD 8.230592
SCR 13.701833
SDG 601.506766
SEK 9.331725
SGD 1.296105
SHP 0.750259
SLE 24.100206
SLL 20969.498139
SOS 571.276234
SRD 38.620497
STD 20697.981008
STN 21.06965
SVC 8.761384
SYP 11056.838724
SZL 17.07035
THB 31.83018
TJS 9.227144
TMT 3.51
TND 2.943251
TOP 2.40776
TRY 42.600797
TTD 6.781702
TWD 31.1975
TZS 2449.114021
UAH 42.270485
UGX 3547.380099
UYU 39.128677
UZS 12018.953759
VES 257.606285
VND 26357
VUV 121.920728
WST 2.787809
XAF 564.101528
XAG 0.016382
XAU 0.000238
XCD 2.70255
XCG 1.804649
XDR 0.701561
XOF 564.101528
XPF 102.560133
YER 238.525
ZAR 16.994706
ZMK 9001.200507
ZMW 23.155478
ZWL 321.999592
  • AEX

    -2.3700

    944.71

    -0.25%

  • BEL20

    -17.0100

    4984.74

    -0.34%

  • PX1

    -21.7400

    8030.76

    -0.27%

  • ISEQ

    -26.7700

    12718.88

    -0.21%

  • OSEBX

    -5.7300

    1632.45

    -0.35%

  • PSI20

    -27.5100

    8062.74

    -0.34%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -33.0700

    4318.51

    -0.76%

  • N150

    -12.1600

    3673.69

    -0.33%

La "vraie richesse" selon Samuel Lewis, paysan-artiste installé en Bretagne
La "vraie richesse" selon Samuel Lewis, paysan-artiste installé en Bretagne / Photo: © AFP

La "vraie richesse" selon Samuel Lewis, paysan-artiste installé en Bretagne

A 37 ans, Samuel Lewis n'a jamais été scolarisé ni salarié: ce "paysan-artiste" britannique installé en Bretagne vit presque sans argent, en cultivant céréales et légumes à la main pour "sa nourriture de base". Une quête d'autosuffisance qu'il partage sur internet ou lors de stages gratuits.

Taille du texte:

"La vraie richesse, c'est une bonne terre et tout ce qu'elle nous donne" lance-t-il, un grand sourire aux lèvres, en faisant visiter son "coin de paradis".

Trois hectares dans un hameau à Duault près de Callac (Côtes d'Armor), répartis en 35 parcelles: avec son père Gareth, d'origine galloise, il y cultive seigle, blé noir, haricots, pommes de terre, fruits et autres légumes du potager. Uniquement pour la consommation familiale.

"L'objectif, c'est de faire ma nourriture de base", résume-t-il. Les 500 arbres qu'il a plantés lui fournissent des pommes pour faire son cidre ou du bois pour se chauffer. Légumes et céréales font d'excellentes soupes ou salades, du pain, des galettes.

Ici, ni tracteur ni motoculteur: il travaille "à l'ancienne" - et seulement l'après-midi. Ses outils de prédilection sont la houe, la faucille ou le fléau, achetés d'occasion ou fabriqués dans son atelier. Des voisins plus âgés lui ont en appris le maniement.

"Je suis le seul en Europe occidentale à cultiver les céréales à la main", proclame-t-il avec un fort accent d'outre-Manche.

Pull en laine fait maison, sabots en bois, cheveux longs et rares, barbe rousse tressée sous le menton, Samuel Lewis, avec son allure de barde sorti d'un conte, s'installe devant un feu de bois. Il raconte un parcours atypique, en marge d'une société de consommation qu'il rejette.

- "Je ne vends rien" -

En 1994, les Lewis quittent le nord de l'Angleterre et viennent s'installer en Centre-Bretagne. Ils y rachètent à bas prix une ruine qu'ils vont retaper "pour avoir plus d'espace" pour leurs deux filles et leur fils.

Autodidacte, Samuel n'ira jamais à l'école, apprend à lire avec l'aide de sa mère, aujourd'hui décédée.

Avec l'adolescence vient l'heure des questionnements.

"Chaque chose qu'on fait comme métier dégrade l'environnement", estime-t-il. "Déjà à 16 ans j'étais attaché à mon jardin. Pour moi c'était pas possible (de travailler) dans un bâtiment toute la journée!".

Il préfère cultiver ce jardin, son amour de la terre, mener une vie simple, respectueuse de l'environnement. Ne pas dépendre de l'argent pour vivre.

"Ce que je fais, c'est l'antithèse de l'agriculture moderne, je ne vends rien", dit-il. "La terre, on l'a tuée avec l'agriculture moderne!".

Il ne rejette pas le confort ou la modernité, partage la maison où vivent son père et sa soeur, pour les repas ou l'internet. Mais il préfère dormir dans la petite bâtisse voisine, sans électricité ni eau courante.

Ce "paysan-artiste", comme il se décrit, dessine, tous les matins, depuis tout petit. Son personnage fétiche, Tim le jardinier, est au coeur d'un livre, co-écrit avec son père et récemment publié par les éditions Ulmer, "La vie simple", mêlant réflexions philosophiques et guide illustré de jardinage.

Ses seuls revenus proviennent de ce livre et du mensuel qu'il rédige avec son père et sa soeur Bethan, le "Central Britanny Journal" destiné à la communauté britannique de sa région et tiré à 2.500 exemplaires. Il refuse les aides sociales.

"On ne peut pas se passer d'argent", reconnaît-il. Mais pas question de "courir après l'argent".

- La recette du bonheur -

Le peu qu'il gagne lui permet d'aider son père à payer les factures, les rares courses alimentaires du foyer, le carburant des deux vieilles voitures de la famille. Ou d'aller boire un verre au bar ou au fest-noz du coin avec des amis.

Samuel Lewis dit n'acheter quasiment rien ou alors d'occasion, vêtements ou outils chinés dans des brocantes. Un style de vie, concède-t-il, rendu possible parce qu'il a accès aux commodités de la maison familiale.

Cette "vie simple", il souhaite la faire connaître, notamment sur les réseaux sociaux, Instagram ou Facebook. Une vidéo que le média en ligne Brut lui a consacré, a été vue 1,3 million de fois.

Depuis 2022, il organise régulièrement journées portes ouvertes et formations gratuites sur sa ferme vivrière. Il ne souhaite pas forcément convertir les visiteurs, mais au moins montrer, notamment aux jeunes générations, qu'une autre voie est possible.

"Quand j'étais jeune, on m'a culpabilisé sur la vie que je voulais mener", se souvient-il.

"Tout ce dont nous avons besoin, la terre nous le donne. Si on sait la cultiver, on peut vivre dans un environnement magnifique (...) manger de la bonne nourriture, faire un bon feu pour se réchauffer". La recette du bonheur simple, selon Samuel Lewis.

C.Dean--TFWP