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Adulé en 2002 après le titre mondial, puis honni à la suite de l'humiliante élimination en demi-finale du Mondial brésilien en 2014, l'ancien sélectionneur de la Seleçao Luiz Felipe Scolari s'apprête à délaisser les bancs avec comme ultime défi de remporter la finale de la Copa Libertadores à Guayaquil (Equateur), samedi.
A quelques jours de son 74e anniversaire, "Felipao" va tenter d'offrir à son club, l'Athletico Paranaense, le premier trophée de son histoire dans cette compétition réunissant les meilleurs clubs sud-américains, contre un géant brésilien, Flamengo, double lauréat de la Copa Libertadores, l'équivalent sud-américain de la Ligue des champions.
L'occasion de clore de la plus belle des belles manières une carrière longue de quatre décennies, qui se terminera définitivement le 13 novembre à l'issue de la dernière journée du Championnat brésilien.
"Les enfants veulent être avec leur père, et il en va de même pour mes petits-enfants et ma femme", a expliqué l'ancien moustachu Scolari.
Dans un pays où le football cristallise les passions, Scolari a traversé deux périodes bien distinctes à la tête de la sélection brésilienne. Porté aux nues par tout un peuple après le cinquième sacre mondial en 2002, Scolari est entré dans le club prestigieux des entraîneurs titrés avec le Brésil dans la plus grande compétition du football, aux côtés de Vicente Feola (1958), Aymoré Moreira (1962), Mario Zagallo (1970) et Carlos Alberto Parreira (1994).
- "Pelé, et ensuite Scolari" -
Fort de ce titre et de son aura, il est rappelé à l'aube du Mondial-2014 pour décrocher la première Coupe du monde de la Seleçao à domicile. Mais en demi-finale, l'Allemagne étrille le Brésil 7-1, une humiliation synonyme de déflagration nationale qui n'épargnera pas Scolari, démis de ses fonctions dans la foulée.
Délégitimé mais pas décrédibilisé au Brésil, Scolari a rebondi à Grêmio jusqu'en 2015, avant de s'offrir un prolifique interlude chinois à Guangzhou de 2015 à 2017, où il a remporté une Ligue des champions asiatique, trois championnats et une coupe de Chine.
En mai dernier, il a pris les rênes de l'Athletico Paranaense, club de l'Etat de Curitiba dans le sud du Brésil, qu'il a su redresser après un début de saison médiocre.
"Au Brésil, il y a Pelé et puis il y a Scolari. Il est venu à Paranaense avec sa philosophie, sa façon de jouer qui lui a donné tant de succès, et le résultat est là pour que le monde entier le voie", déclare le milieu de terrain de Paranaense Agustin Canobbio à la radio uruguayenne Sport890.
"Depuis qu'il a gagné la Coupe du monde 2002, il a adopté la posture paternaliste d'un +papa+ pour les joueurs", assure à l'AFP Victor Figols, rédacteur en chef du portail sportif Ludopédio, à propos de l'entraîneur, qui a également dirigé Chelsea et le Portugal, avec lequel il a atteint la finale de l'Euro en 2004.
"L'idée de la +famille Scolari+ (le surnom de la Seleçao au Mondial-2002, NDLR) en dit long sur la capacité de l'entraîneur à créer de bonnes conditions de travail", ajoute-t-il.
Un environnement empli de sérénité installé par Scolari, qui cherchera samedi à décrocher son troisième titre en Copa Libertadores, après ceux de 1995 avec Grêmio et 1999 avec Palmeiras.
Seuls deux entraîneurs ont remporté trois Libertadores ou plus: l'Argentin Osvaldo Zubeldia avec trois trophées, seulement un de moins que Carlos Bianchi, l'ancien joueur du Paris Saint-Germain de 1977 à 1979 qui possède le record (4).
K.Ibarra--TFWP