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"Ma mentalité n'a pas changé" malgré un statut grandissant, affirme à l'AFP le défenseur de Séville, Jules Koundé, "acclimaté" à une équipe de France où il prend racine à 23 ans, avec la conscience que chez les champions du monde, "aucun relâchement n'est permis".
Q: Juste avant l'Euro, vous étiez le "petit nouveau" du groupe France, que vous n'avez plus quitté. C'est vous qui faites la visite aux nouveaux arrivants maintenant au Château?
R: "(rires) Non, je reste encore un nouveau bien que je sois appelé régulièrement depuis l'Euro. Il y a des gens qui ont des 90, 100 sélections donc c'est pas à moi de faire la visite ! Petit à petit je commence à connaître de mieux en mieux mes partenaires, sur le terrain ou en dehors. Je me sens bien dans ce groupe et à l'aise avec le jeu de l'équipe."
Q: Le Jules Koundé qui a monté les marches du Château de Clairefontaine pour la première fois en mai est-il le même que celui d'aujourd'hui ?
R: "Il y a juste du temps qui est passé. Chaque fois que je les monte, c'est avec la même envie, le même sourire. Ma mentalité n'a pas changé de la première sélection jusqu'à maintenant. Quand je suis arrivé, mon objectif était d'entrer dans ce groupe et de ne plus en sortir. C'est avec la même ambition que je monte les marches maintenant. Rien n'est jamais acquis, il y a énormément de concurrence, un vivier très grand. Aucun relâchement n'est permis. Je me suis acclimaté, j'ai du temps de jeu, j'ai enchaîné cinq titularisations donc tout se passe bien, mais dans mon approche rien n'a changé."
Q: Entre poste peu habituel, penalty concédé à l'Euro et carton rouge contre la Bosnie en septembre, les débuts n'ont pas toujours été simples. Avez-vous douté?
R: "Ca fait gamberger, bien sûr, mais pas douter sur ma capacité à m'imposer dans ce groupe. J'ai confiance dans mes qualités, le travail que je fournis au quotidien pour être là. Le coach m'a énormément fait confiance, en me sélectionnant pour l'Euro déjà, et en me mettant à un poste qui n'était pas le mien. J'ai essayé de faire de mon mieux. (...) J'ai toujours dit que je préférais être sur le terrain que sur le banc. Maintenant je suis à mon poste, donc forcément on attend plus de moi. Mais ça ne me pose pas de problème, je suis jugé sur ce que je sais faire. Quand ça se passe bien, tant mieux. Quand ça se passe mal, les critiques sont tout à fait normales."
Q: Didier Deschamps a coutume de dire que les lendemains peuvent être difficiles pour les néo-internationaux, car le regard des autres change. Ca correspond à votre expérience?
R: "Pas forcément, non, du moins ça ne m'a pas forcément affecté. Quand on intègre l'équipe de France, ça amène plus de gens à se pencher sur nos performances et notre personne. C'est quelque chose à laquelle on s'attend, et qu'on veut quelque part. On ne recherche pas cela quand on rentre en équipe de France, mais forcément cela vient avec."
Q: La notoriété peut néanmoins donner le tournis. Dans votre entourage, sur qui comptez-vous pour vous maintenir les pieds sur terre?
R: "Il y a ma mère, premièrement. Elle suit le football mais elle est très humble, tout ce monde la dépasse un peu. A chaque fois que je suis avec elle, même si je n'ai pas spécialement les pieds qui décollent, elle a ce rôle là. J'ai mon agent aussi, une personne très importante pour moi, toujours présent. J'ai un entourage très sain qui me permet de me concentrer sur mon football."
Q: En sélection jeunes ou en club, votre leadership a souvent été noté. Est-ce exportable en équipe de France, pour un joueur de 23 ans à seulement 7 sélections?
R: "Oui c'est exportable et cela doit l'être. On est là parce qu'on le mérite et qu'on a quelque chose à apporter à l'équipe. Je ne suis pas quelqu'un qui s'exprime beaucoup en dehors, par contre quand on rentre sur le terrain c'est mon rôle, ça fait partie de mon poste de guider, replacer, parler, communiquer, je n'hésite pas à le faire. Sur le terrain il n'y a pas de plus grand, de moins grand, de nouveau, de pas nouveau, il y a juste onze joueurs là pour gagner, ensemble."
Entretien réalisé par Antoine MAIGNAN et Jérémy TALBOT.
G.George--TFWP