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L'équipe Jumbo a écrasé la concurrence dans la première étape de Paris-Nice, dimanche à Mantes-la-Ville (Yvelines), où Christophe Laporte, désormais maillot jaune de la course, a devancé deux de ses coéquipiers.
Le Slovène Primoz Roglic, grand favori de la "course au soleil", et le Belge Wout van Aert ont laissé gagner leur coéquipier français, recruté à l'intersaison et vainqueur pour la première fois de sa carrière au niveau WorldTour.
"Wout m'a dit à un kilomètre de l'arrivée que c'était pour moi aujourd'hui", a réagi le Varois qui a promis de renvoyer l'ascenseur. "C'est un beau cadeau. Je ne m'attendais pas du tout à porter ce maillot jaune !".
"C'est incroyable de se dire qu'on était trois de l'équipe pour la gagne", a ajouté Laporte en évoquant le coup de force de sa formation à quelque 6 kilomètres de l'arrivée, dans la côte de Breuil-Bois-Robert, la dernière de cette étape d'ouverture dans les Yvelines (159,8 km).
Après le Belge Nathan Van Hooydonck, Laporte a forcé l'allure dans cette montée de 1200 mètres à 6 %. "Quand je me suis écarté, j'ai vu qu'on était quatre", a raconté le futur vainqueur. Mais le Tchèque Zdenek Stybar, en surrégime, a lâché prise et le trio Jumbo, à force de relais puissants, a rallié l'arrivée une vingtaine de secondes avant le premier peloton réunissant la quasi-totalité de leurs adversaires à l'exception du tenant du titre, l'Allemand Maximilian Schachmann, repoussé un peu plus loin (36 sec).
- Les pieds sur terre -
"Ce n'était pas planifié. Si on me l'avait dit ce matin, je ne l'aurais pas forcément cru", a assuré Laporte (29 ans) qui a changé de casaque cet hiver après huit saisons passées chez Cofidis. Avec, pour bilan, une vingtaine de succès mais aucun de niveau mondial bien qu'il ait frôlé la consécration dans le Tour 2018 (2e derrière Arnaud Démare dans l'étape de Pau).
En répondant favorablement l'an dernier à l'offre de l'équipe néerlandaise, qui voulait étoffer l'entourage de van Aert en vue des classiques, Laporte a reconnu être sorti de son confort. Il a changé de méthode, a accepté de sacrifier à un long séjour en altitude. "J'ai passé trois semaines au mois de février loin de ma famille, je suis content que ça paye", a-t-il avoué avant de monter sur le podium.
S'il s'est dit "comblé" par cette victoire acquise dès son deuxième jour de course de l'année, le premier Français leader de Paris-Nice depuis Arnaud Démare en 2018 a gardé les pieds sur terre pour la suite: "L'objectif principal, c'est d'avoir Primoz (Roglic) placé au général, pas forcément de garder le maillot jaune sur mes épaules."
Lundi, la deuxième étape met le cap plein sud à travers la plaine de la Beauce pour relier Auffargis (Yvelines) à Orléans sur un parcours de 159,2 kilomètres, plat et exposé au vent.
P.Grant--TFWP