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Le Premier ministre Boris Johnson a présenté lundi ses excuses et a promis de tirer des leçons, après avoir été sérieusement rappelé à l'ordre dans un rapport sur des fêtes organisées à Downing Street pendant le confinement qui ont choqué l'opinion.
"Je suis désolé pour les choses que nous n'avons tout simplement pas bien faites. Et aussi désolé pour la façon dont cette affaire a été traitée", a déclaré le chef du gouvernement conservateur, tentant de sauver sa place menacée par ce scandale.
Également visé par une enquête de police pour ces événements, Boris Johnson, aujourd'hui âgé de 57 ans, a fait son mea culpa devant les députés réunis à la chambre des Communes, assurant "comprendre la colère" des Britanniques et promettant de tirer les leçons de cette affaire.
Le chef du gouvernement lutte pour garder son poste. Sa popularité s'est effondrée dans les sondages et la publication lundi du rapport rédigé par la haute fonctionnaire Sue Gray l'a un peu plus accablé, celle-ci ayant dénoncé "des erreurs de leadership et de jugement" à Downing Street où "un certain nombre de ces rassemblements n'auraient pas dû être autorisés".
A une période où les Britanniques étaient contraints de limiter drastiquement leurs interactions sociales en pleine pandémie de Covid-19, "certains des comportements liés à ces rassemblements sont difficiles à justifier", a-t-elle pointé du doigt.
Sue Gray dénonce notamment une "consommation excessive d'alcool" et souligne que le jardin de la résidence du Premier ministre a été utilisé pour "des rassemblements sans autorisation claire ou sans surveillance", ce qui "n'était pas approprié".
Outre ce rapport de la haute fonctionnaire, qui s'est penchée sur les pots de départ, garden parties et fêtes de Noël ou d'anniversaire organisés en 2020 et 2021 à la résidence du Premier ministre, la police doit rendre ses conclusions sur plusieurs de ces fêtes, potentiellement les plus dommageables.
- "Pris pour des idiots" -
Douze événements font l'objet d'une enquête de police, parmi lesquels un rassemblement dans l'appartement de Downing Street et un autre à l'occasion de l'anniversaire de Boris Johnson en juin 2020.
Sue Gray a à cet égard expliqué qu'elle n'avait pu faire qu'"une référence minimale" aux rassemblements sur lesquels enquête la police dont les conclusions seront déterminantes pour Boris Johnson.
Les partis de l'opposition et certains membres du camp conservateur du Premier ministre réclament d'ores et déjà le départ de ce dernier.
Au Parlement, le chef du parti travailliste, Keir Starmer a rendu hommage aux Britanniques qui ont observé les strictes restrictions en vigueur pendant la pandémie.
"Ils ont sauvé des vies en respectant les règles", a-t-il dit, les opposant à Boris Johnson qui "nous a tous pris pour des idiots".
Fustigeant celui-ci pour son refus de démissionner, M. Starmer a appelé les membres du parti conservateur à "mettre fin à cette farce" en déclenchant un vote de défiance envers le Premier ministre.
Au sein du Parti conservateur, des députés ont déjà publiquement appelé leur leader à la démission, ce qu'il a sèchement refusé de faire. D'autres attendaient la publication du rapport de Sue Gray pour décider de tenter ou non de l'évincer.
Lundi, l'ancienne cheffe du gouvernement conservatrice, Theresa May, a elle-même ouvertement critiqué son successeur, lui demandant s'il "n'avait pas lu les règles, s'il ne comprenait pas ce qu'elles signifiaient et s'il pensait que les règles ne s'appliquait pas à Downing Street".
Dans une ambiance particulièrement tendue, le chef du parti national écossais au parlement, Ian Blackford, a quant à lui été prié de quitter la chambre des Communes pour avoir refusé de retirer des accusations proférées contre Boris Johnson.
Pour tenter de faire oublier les scandales, le Premier ministre a déclenché une contre-offensive, annonçant lundi un projet de loi "libertés du Brexit" qui vise à faciliter le processus déjà en cours pour modifier ou abandonner et remplacer les lois héritées de l'Union européenne.
F.Garcia--TFWP