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Plus d'un demi-million de personnes ont évacué les régions frontalières de la Thaïlande et du Cambodge, où les combats qui se poursuivent mercredi ont fait au moins 12 morts, amenant Donald Trump à s'engager à intervenir pour "arrêter" les hostilités.
"Les civils ont dû évacuer massivement en raison de ce que nous avons évalué comme une menace imminente pour leur sécurité", a expliqué le porte-parole du ministère thaïlandais de la Défense, Surasant Kongsiri, après avoir annoncé l'évacuation de plus de 400.000 de ses ressortissants.
L'armée cambodgienne a fait savoir de son côté que plus de 100.000 personnes avaient été contraintes de quitter leur domicile dans cinq provinces bordant la frontière contestée, où avions de chasse, drones et chars étaient à la manoeuvre.
Les deux voisins d'Asie du Sud-Est s'accusent mutuellement de la reprise des affrontements, dans lesquels sept civils cambodgiens et cinq soldats thaïlandais ont été tués, selon les derniers bilans des autorités.
Le nombre de déplacés dépasse celui du mois de juillet, lorsque 300.000 personnes avaient fui les combats, au sol et dans les airs, qui avaient fait 43 morts de part et d'autre en cinq jours.
La Thaïlande et le Cambodge avaient signé le 26 octobre un accord de cessez-le-feu sous l'égide de Donald Trump, mais il a été suspendu quelques semaines plus tard.
"Demain, je dois passer un coup de fil et je pense qu'ils vont comprendre", a-t-il lancé. "Qui d'autre pourrait dire +je vais passer un coup de fil et arrêter une guerre entre deux pays très puissants+?"
Mais pour Bangkok, le temps du dialogue n'est pas encore venu.
"Si un pays tiers souhaite jouer les médiateurs, la Thaïlande ne peut pas l'accepter à ce stade car une limite a été franchie", a déclaré le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères Nikorndej Balankura. "Nous devons nous assurer qu'il existe suffisamment de confiance avant que les pourparlers puissent commencer".
- "Sauver ma vie" -
Des tirs d'artillerie résonnaient mercredi matin dans le village cambodgien quasiment désert de Samraong, à quelques kilomètres de la frontière et de plusieurs temples historiques revendiqués par la Thaïlande.
"Les combats sont plus intenses cette fois (qu'en juillet), les Thaïlandais larguent des bombes depuis des avions de chasse", a dit à l'AFP Lay Non, qui a trouvé refuge dans une pagode de la province de Siem Reap.
"Je me sens apaisé ici", a poursuivi l'agent de sécurité de 55 ans, assis près d'une grande statue de Bouddha.
La porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata, a accusé l'armée thaïlandaise d'avoir "tiré sans discernement sur des zones civiles et des écoles", ainsi que sur le temple contesté de Ta Krabey, un "site sacré du Cambodge", selon elle.
De l'autre côté de la frontière, Niam Poda faisait sa lessive lundi chez elle, dans la province thaïlandaise de Sa Kaeo, lorsqu'une forte explosion a retenti.
"J'ai dû courir pour avoir la vie sauve dès que j'ai pu", a témoigné l'agricultrice de 62 ans, qui a laissé chez elle dans la précipitation ses médicaments contre le diabète et l'hypertension.
"J'espère que la paix reviendra rapidement pour que je puisse retourner m'occuper de mes cannes à sucre", a-t-elle ajouté devant sa tente installée sous un abri de fortune.
Dans ce contexte, le Cambodge s'est retiré mercredi des Jeux d'Asie du Sud-Est, une compétition sportive régionale organisée par la Thaïlande dont la cérémonie d'ouverture avait eu lieu la veille.
burs-sco-sdu/pt
S.Jones--TFWP