The Fort Worth Press - Deux jours dans la vie de Kolya, recrue ukrainienne de 18 ans

USD -
AED 3.673042
AFN 65.503991
ALL 82.870557
AMD 381.503986
ANG 1.790055
AOA 917.000367
ARS 1434.006204
AUD 1.505729
AWG 1.8
AZN 1.70397
BAM 1.678705
BBD 2.013364
BDT 122.282772
BGN 1.680385
BHD 0.37694
BIF 2967
BMD 1
BND 1.294944
BOB 6.907739
BRL 5.418041
BSD 0.999601
BTN 89.876145
BWP 13.280747
BYN 2.873917
BYR 19600
BZD 2.010437
CAD 1.383405
CDF 2232.000362
CHF 0.804604
CLF 0.023471
CLP 920.770396
CNY 7.070104
CNH 7.06959
COP 3817.5
CRC 488.298936
CUC 1
CUP 26.5
CVE 95.103894
CZK 20.77405
DJF 177.720393
DKK 6.412285
DOP 64.250393
DZD 129.962727
EGP 47.569904
ERN 15
ETB 155.051714
EUR 0.858404
FJD 2.25845
FKP 0.748861
GBP 0.74968
GEL 2.703861
GGP 0.748861
GHS 11.45039
GIP 0.748861
GMD 73.000355
GNF 8687.503848
GTQ 7.657084
GYD 209.137648
HKD 7.78484
HNL 26.328145
HRK 6.471904
HTG 130.859652
HUF 328.06704
IDR 16691.4
ILS 3.23571
IMP 0.748861
INR 89.97675
IQD 1309.540669
IRR 42112.503816
ISK 127.920386
JEP 0.748861
JMD 159.999657
JOD 0.70904
JPY 155.243504
KES 129.303801
KGS 87.450384
KHR 4005.00035
KMF 422.00035
KPW 899.993191
KRW 1472.865039
KWD 0.30668
KYD 0.833083
KZT 505.531856
LAK 21676.809119
LBP 89516.767233
LKR 308.334728
LRD 175.938682
LSL 16.941802
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.434032
MAD 9.231238
MDL 17.00842
MGA 4458.959547
MKD 52.906919
MMK 2099.939583
MNT 3546.502114
MOP 8.016033
MRU 39.863012
MUR 46.070378
MVR 15.410378
MWK 1733.372244
MXN 18.178775
MYR 4.111039
MZN 63.903729
NAD 16.941802
NGN 1450.110377
NIO 36.787647
NOK 10.102304
NPR 143.802277
NZD 1.730805
OMR 0.384505
PAB 0.999682
PEN 3.360156
PGK 4.24115
PHP 58.978038
PKR 280.247111
PLN 3.633604
PYG 6875.152888
QAR 3.643659
RON 4.372204
RSD 100.804038
RUB 76.499736
RWF 1454.419048
SAR 3.753201
SBD 8.223823
SCR 13.497312
SDG 601.503676
SEK 9.403825
SGD 1.295485
SHP 0.750259
SLE 23.000338
SLL 20969.498139
SOS 570.266164
SRD 38.629038
STD 20697.981008
STN 21.02887
SVC 8.745763
SYP 11058.244165
SZL 16.928669
THB 31.871038
TJS 9.171638
TMT 3.5
TND 2.932369
TOP 2.40776
TRY 42.504604
TTD 6.776446
TWD 31.274038
TZS 2435.000335
UAH 41.959408
UGX 3536.283383
UYU 39.096531
UZS 11958.989413
VES 248.585904
VND 26360
VUV 122.070109
WST 2.790151
XAF 563.019389
XAG 0.017039
XAU 0.000237
XCD 2.70255
XCG 1.801608
XDR 0.70002
XOF 562.932418
XPF 102.347136
YER 238.403589
ZAR 16.92915
ZMK 9001.203584
ZMW 23.111058
ZWL 321.999592
  • AEX

    -0.2800

    947.5

    -0.03%

  • BEL20

    16.5400

    5029.74

    +0.33%

  • PX1

    -7.3100

    8114.74

    -0.09%

  • ISEQ

    -5.1000

    12741.69

    -0.04%

  • OSEBX

    7.1500

    1632.45

    +0.44%

  • PSI20

    -40.3700

    8198.25

    -0.49%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -87.0000

    4263

    -2%

  • N150

    13.5900

    3685.24

    +0.37%

Deux jours dans la vie de Kolya, recrue ukrainienne de 18 ans
Deux jours dans la vie de Kolya, recrue ukrainienne de 18 ans / Photo: © AFP/Archives

Deux jours dans la vie de Kolya, recrue ukrainienne de 18 ans

Des yeux bleus céruléens, la tempe tatouée d'un poignard, Mykola Lebedev a un regard d'enfant à la détermination d'adulte. À 18 ans, il va lancer sa première grenade.

Taille du texte:

L'Ukraine, qui lutte depuis 2022 contre l'invasion russe et manque d'effectifs, a abaissé l'an dernier l'âge de la mobilisation à 25 ans. Pressée par les Etats-Unis d'abaisser à nouveau cet âge, l'armée tente d'attirer depuis février les 18-24 ans avec un contrat assorti d'avantages financiers.

Comme Mykola, Kolya pour les intimes, qui montera bientôt à l'assaut des positions russes dans l'Est. Pour survivre, il s'entraîne avec son unité dans un lieu tenu secret.

Son instructeur esquisse un signe de croix. Kolya dégoupille, lance. L'explosion fait bondir la cave.

"Tes mains tremblent. Félicitations, tu as perdu ta virginité !", lance son supérieur. Kolya se relève péniblement toussant et crachant sur le sol jonché d'habits d'enfants.

Autour de lui, les ruines s'alignent sur les collines calcinées. Elles furent jadis un village, un temps occupé par Moscou, puis emporté par les obus.

Le 26 février 2022, deux jours après le début de l'invasion, le village voisin de Kolya, dans le sud de l'Ukraine, tombe aux mains des forces russes.

"Les corps déchiquetés, les destructions, c'était très dur". À 15 ans, sa décision de rejoindre l'armée était prise : "Je ne pouvais pas rester les bras croisés".

Sous la pression de ses parents, Kolya quitte cependant l'Ukraine juste avant sa majorité.

"Mal à l'aise" en Pologne, il revient, et en dépit des larmes de sa mère, signe son contrat en juillet dernier.

- Espoir de l'Ukraine -

Kolya et les autres jeunes volontaires sont "l'espoir de l'Ukraine", glisse un formateur de 25 ans, déjà vétéran. "Mais leur guerre sera plus dure que la nôtre".

La faute aux drones explosifs russes, qui, depuis quelques mois, infestent le front, devenu une zone létale d'une quinzaine de kilomètres.

Tapis dans une maison, Kolya et deux jeunes camarades s'entraînent à leur échapper. Engoncé dans son gilet pare-balle, il serre son arme contre lui, oppressé par les vrombissements stridents qui résonnent dans les couloirs.

Au front, les hurlements de drones qui traumatisent les soldats, sont utilisés pour épuiser l’ennemi.

Quand le silence se fait, le groupe se rue dehors pour s’abriter dans un bosquet. Mais en un sifflement, le drone s’écrase à leur pied. "Vous êtes morts", lâche l’instructeur.

"Pourquoi n'as-tu pas écouté le ciel ?" "On ne l’avait pas vu", répond Kolya en boitant. "Putain de drone. Je me suis méchamment cassé la gueule..."

Kolya dit faire confiance "à ses bonnes jambes" pour ne pas mourir. Et s'il les perd au front, "tu y attaches un bâton, et tu continues !"

La guerre lui a déjà pris un ami, a grièvement blessé un autre, et brûlé son oncle à plus de "90%".

Son père combat et son beau-père, l'un des seul survivants de son peloton décimé par un obus, a déserté pour veiller sur ses trois enfants.

Quand Kolya lui a annoncé sa conscription, "il m’a traité d’idiot", dit-il en riant.

- "Celui qui crève a perdu" -

Si le nombre des 18-24 ans déjà recrutés est "confidentiel" selon les autorités, accréditant l'idée d'un faible succès, les bénéfices sont connus.

En signant son contrat, Kolya touche une prime de 21.000 euros, un salaire mensuel pouvant aller jusqu’à 2.800 euros, des prêts immobiliers – avantages inexistants pour les appelés.

Au bout de douze mois, il pourra aussi quitter l’armée pour un an; les mobilisés, eux, n’ont aucun délai.

Une différence de traitement au sein de son unité à laquelle "tout le monde pense, mais dont personne ne parle".

Sous le patio du baraquement, contractants et mobilisés nettoient religieusement leurs kalachnikovs. Sentir son fusil en main, pour Kolya, c'est "maintenir un équilibre entre la vie et la mort".

Pour leur première mission, ils seront dans les tranchées, où ils attendront la relève pendant des mois.

"Mais pour parler de rotation, encore faudrait-il que des gens reviennent...", avait glissé un soldat à l'AFP.

Entre eux, ils ne discutent pas de ces choses-là, se comprennent "sans parler" - seulement quelques blagues: "Celui qui crève a perdu !"

Sa première mission, Kolya l'imagine ainsi: "le sang, les cris, les explosions". Mais il l'assure, il n'a pas peur. "La seule chose qui me manque, c'est la musique". Et sa copine, dernier lien avec la vie civile. Quand le dimanche, il peut utiliser son téléphone, ils s’appellent quelques heures. "Je t'aime, tu me manques. Classique...", résume-t-il.

Une bouffée de sa cigarette révèle les derniers rayons de soleil d'automne qui lui font plisser des yeux juvéniles. Dans un mois, il fera face aux troupes russes.

A.Nunez--TFWP