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Le nouveau Premier ministre LR, Michel Barnier, qui multiplie les contacts pour former un gouvernement, a promis mercredi de nommer son exécutif "la semaine prochaine", tandis que ses collègues de parti se pressent au portillon pour y participer.
Nommé par le président Emmanuel Macron après des élections législatives qui n'ont pas permis de dégager une majorité à l'Assemblée nationale, l'ancien commissaire européen s'est exprimé devant les caméras lors des journées parlementaires du parti Horizons, à Reims.
"J'ai été très touché, même ému par l'accueil" de la formation de l'ancien chef du gouvernement Edouard Philippe, a-t-il souligné, écartant des tensions avec les partis du camp macroniste dont il n'est pas issu.
"Je suis un paysan montagnard, une étape après l'autre!", a-t-il dit, après s'être rendu la veille devant les députés Renaissance pour y esquisser les contours de la "coexistence exigeante" vantée à l’Élysée avec ce Premier ministre de droite qui a promis de respecter "toutes les sensibilités" du parti présidentiel.
"La semaine prochaine, on nommera le gouvernement", a assuré le nouveau Premier ministre, promettant de constituer "une nouvelle équipe pour répondre aux préoccupations des Français", réitérant que ce ne serait pas un remaniement. Selon son entourage, M. Barnier appellera ou recevra les potentiels futurs ministres "à partir de ce week-end".
Dans la soirée, il doit s'exprimer devant les élus du Modem, troisième groupe allié du camp présidentiel, qui se réunit à Cély-en-Bière (Seine-et-Marne), après s'être entretenu dans la matinée avec François Patriat, le président du groupe macroniste au Sénat.
- Une participation "logique" -
Après les partis macronistes, Les Républicains se retrouvent dès mercredi soir et jusqu'à vendredi à Aix-les-Bains (Savoie) pour les députés et à Annecy (Haute-Savoie) pour les sénateurs, sans que la présence de M. Barnier ne soit confirmée pour l'instant.
Avec 47 élus à l'Assemblée nationale, ce parti joue un rôle pivot dans la constitution du gouvernement. Si le leader de LR, Laurent Wauquiez, avait dans un premier temps écarté d'y participer, la ligne semble changer et les noms de plusieurs figures de droite circulent pour d'importants ministères.
Le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a ouvert la brèche mardi en donnant pratiquement pour acquise l'entrée de la droite au gouvernement.
La secrétaire générale de LR, Annie Genevard, l'a qualifiée sur Sud Radio mercredi de "logique". Elle a d'ailleurs été la première à exprimer publiquement son intérêt pour un poste, assurant qu'elle "accepterait certainement" de devenir ministre de l'Education nationale si cela lui était proposé.
Le nom de Laurent Wauquiez, qui préside le groupe des Républicains à l'Assemblée nationale et nourrit des ambitions pour 2027, figure parmi les prétendants au ministère de l'Intérieur.
Les "CV de LR atterrissent sur le bureau de Michel Barnier", observe un sénateur amusé, convaincu que Laurent Wauquiez ne peut "rester dans un bourbier à l'Assemblée, pendant que les autres prennent la lumière au gouvernement".
- Wauquiez à Beauvau ? -
"Si on ne veut pas être devancé par ses troupes, il faut les devancer", analyse cette source, rappelant que Nicolas Sarkozy défend depuis 2022 que c'est à "l'intérieur du gouvernement que l'on creuse son trou".
Un avis partagé par un proche de M. Wauquiez, qui juge le ministère de l'Intérieur taillé sur mesure pour quelqu'un qui, comme lui, "a de l'appétence pour ces sujets-là et qui n'a pas peur d'être au quotidien sous les projecteurs".
Mais pour Eric Ciotti, le président de LR que le parti cherche à exclure après son alliance aux législatives avec le RN, si Laurent Wauquiez "rentre au gouvernement, il fera le contraire de ce qu'il avait dit", a-t-il déploré sur TF1, dénonçant une "alliance entre la macronie et une partie des Républicains".
Selon une source sénatoriale, le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, lorgnerait aussi la Place Beauvau et Bercy, voire la Justice.
Mais d'autres personnalités LR, qui ne sont pas issues du sarkozysme, souhaitent aussi assumer des responsabilités dont ils ont été privés depuis 12 ans. "Il faut créer du neuf, car les Français le demandent", affirme un député LR.
X.Silva--TFWP