The Fort Worth Press - Les arbres, "assurance sécheresse" des éleveurs sur l'Aubrac

USD -
AED 3.673042
AFN 70.72223
ALL 92.599072
AMD 387.699673
ANG 1.801525
AOA 872.636041
ARS 928.11083
AUD 1.527417
AWG 1.8
AZN 1.70397
BAM 1.800788
BBD 2.018268
BDT 117.449912
BGN 1.80187
BHD 0.376768
BIF 2879.714202
BMD 1
BND 1.343271
BOB 6.90741
BRL 5.656104
BSD 0.999558
BTN 83.686837
BWP 13.544122
BYN 3.271304
BYR 19600
BZD 2.014861
CAD 1.38295
CDF 2865.000362
CHF 0.883665
CLF 0.034333
CLP 947.340396
CNY 7.250404
CNH 7.263175
COP 4033.18
CRC 528.506187
CUC 1
CUP 26.5
CVE 101.519127
CZK 23.341604
DJF 177.997938
DKK 6.87404
DOP 59.166912
DZD 134.339091
EGP 48.263969
ERN 15
ETB 57.788837
EUR 0.91975
FJD 2.25895
FKP 0.77056
GBP 0.777122
GEL 2.703861
GGP 0.77056
GHS 15.492335
GIP 0.77056
GMD 67.75039
GNF 8614.466706
GTQ 7.746628
GYD 209.091411
HKD 7.80675
HNL 24.748637
HRK 6.90795
HTG 131.942398
HUF 360.23504
IDR 16304.15
ILS 3.65883
IMP 0.77056
INR 83.74465
IQD 1309.516136
IRR 42105.000352
ISK 138.060386
JEP 0.77056
JMD 156.351282
JOD 0.708704
JPY 153.74504
KES 129.940385
KGS 84.040604
KHR 4100.066293
KMF 454.225039
KPW 900.00035
KRW 1384.870383
KWD 0.30585
KYD 0.833019
KZT 473.514111
LAK 22170.249988
LBP 89514.93946
LKR 302.886607
LRD 195.317104
LSL 18.248239
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 4.830215
MAD 9.845499
MDL 17.743198
MGA 4549.388627
MKD 56.737719
MMK 3247.960992
MNT 3450.000346
MOP 8.037659
MRU 39.593768
MUR 46.820378
MVR 15.350378
MWK 1733.297731
MXN 18.459204
MYR 4.657504
MZN 63.899991
NAD 18.248239
NGN 1596.000344
NIO 36.79287
NOK 10.981935
NPR 133.898976
NZD 1.69837
OMR 0.384843
PAB 0.999558
PEN 3.757182
PGK 3.921442
PHP 58.501038
PKR 278.208419
PLN 3.936692
PYG 7569.423984
QAR 3.645997
RON 4.579204
RSD 107.790402
RUB 85.972867
RWF 1314.3599
SAR 3.751623
SBD 8.475946
SCR 13.614743
SDG 586.000339
SEK 10.814304
SGD 1.342604
SHP 0.77056
SLE 22.847303
SLL 20969.503664
SOS 571.228639
SRD 29.001038
STD 20697.981008
SVC 8.746374
SYP 2512.53037
SZL 18.245433
THB 35.903649
TJS 10.595829
TMT 3.55
TND 3.101045
TOP 2.385104
TRY 32.942604
TTD 6.785139
TWD 32.813038
TZS 2698.880377
UAH 41.03869
UGX 3728.086329
UYU 40.24306
UZS 12629.252797
VEF 3622552.534434
VES 36.560866
VND 25315
VUV 118.722038
WST 2.803608
XAF 603.967479
XAG 0.035806
XAU 0.000419
XCD 2.70255
XDR 0.753904
XOF 603.967479
XPF 109.810782
YER 250.350363
ZAR 18.273104
ZMK 9001.203587
ZMW 26.114098
ZWL 321.999592
  • AEX

    8.0900

    906.64

    +0.9%

  • BEL20

    17.9100

    4088.2

    +0.44%

  • PX1

    90.6100

    7517.68

    +1.22%

  • ISEQ

    149.3300

    9541.46

    +1.59%

  • OSEBX

    5.1400

    1434.12

    +0.36%

  • PSI20

    -49.0500

    6669.78

    -0.73%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    36.5700

    2491.2

    +1.49%

  • N150

    18.6900

    3355.88

    +0.56%

Les arbres, "assurance sécheresse" des éleveurs sur l'Aubrac
Les arbres, "assurance sécheresse" des éleveurs sur l'Aubrac / Photo: © AFP

Les arbres, "assurance sécheresse" des éleveurs sur l'Aubrac

Pour pallier la sécheresse inédite des derniers mois et compenser le manque d'herbe, des agriculteurs du plateau de l'Aubrac, en Aveyron, recourent à une pratique ancestrale: nourrir leur bêtes avec des feuilles d'arbres.

Taille du texte:

"Les frênes, c'est notre assurance sècheresse", affirme Christian Bonal, 58 ans. Tronçonneuse en main, cet éleveur de bovins, installé à Saint-Côme-d'Olt, a taillé cette année "plusieurs centaines" de ces arbres.

"D'habitude, on en coupe mi-août, mais là, dès le 15 juillet, tout le monde s'y est mis", ajoute-t-il. En cause: la sécheresse. Les pâturages étaient jaunes cet été, les animaux n'avaient rien à manger.

Christian, qui possède 80 vaches mères de race Aubrac, et ses voisins ont donc coupé les feuillages des frênes pour apporter un "peu de protéine et de vert" à leurs troupeaux et éviter des dépenses.

"C'est deux camions de foin qu'on n'a pas achetés", soit plus de 6.000 euros économisés, évalue l'exploitant.

"La feuille remplace l'herbe et les vaches en raffolent. Vous pouvez leur donner n'importe quoi d'autre, elles préfèrent le frêne", sourit Jean-François Bailleau, 59 ans, autre éleveur, près du village de Saint-Chély-d'Aubrac.

Preuve en est: au bruit du tracteur ou de la tronçonneuse, les vaches s'attroupent sous les arbres et attendent la tombée des branches.

- Tradition -

La pratique ne date pas d'hier. Les rangées de frênes qui bordent les parcelles du haut plateau ont été plantées par leurs aïeux "pour faire de la feuille", raconte à l'AFP Christian Bonal.

"A l'époque, on les coupait à la hache", se souvient Marc Rozières, 59 ans. "Enfant, notre travail consistait à tirer les branches" afin que les bêtes ne se battent pas pour les attraper, et "à faire des fagots" de feuilles destinées aux veaux en hiver, se souvient ce voisin.

Cette pratique offrait un complément fourrager, du bois pour chauffer l'hiver, et des arbres étaient conservés d'une année sur l'autre pour compenser le manque d'herbe en cas de sécheresse.

Le frêne et d'autres arbres étaient aussi utilisés ailleurs en France pour les bovins, ovins ou caprins.

Mais la pratique s'est un peu perdue à partir des années 1950: "les exploitations se sont agrandies, on a intensifié la production et cette ressource qui n'était pas très productive a été délaissée", retrace Bernard Miquel, ex-conseiller en charge de la valorisation du bocage à la Chambre d'agriculture de l'Aveyron.

Elle "ne s'est conservée que très marginalement", observe-t-il. Sur l'Aubrac, de rares personnes tel Christian Bonal ne l'ont jamais abandonnée. D'autres comme Jean-François Bailleau, originaire de Basse-Normandie, l'ont découverte.

"C'est lors de la sécheresse de 2003 que j'ai commencé à y penser" grâce à un employé, explique l'éleveur qui a repris en 1995 l'exploitation de ses beaux-parents.

- Réchauffement climatique -

Près de vingt ans après, la plupart des 700 à 1.000 frênes de ses champs ont retrouvé une forme d'"arbre trogne" ou "têtard".

On intervient "tous les cinq/dix ans pour tailler les branches au même niveau afin de stimuler la pousse", précise Ugolin Bourbon Denis, chargé de mission agro-environnement au Parc naturel de l'Aubrac.

Cette "intervention peut apparaître agressive", mais permet de "fortifier l'arbre" et "de lui donner une grande longévité", dit-il. Elle a aussi "un vrai intérêt face au réchauffement climatique": les arbres, bien enracinés, résistent mieux à la sècheresse.

Toutefois, la valeur nutritive des feuillages varie. Si le frêne dispose d'un fourrage riche, il est menacé par un champignon. L'Institut national de la recherche agronomique (Inrae) de Lusignan (Vienne) continue pourtant de l'étudier, avec d'autres essences, dont l'aulne et le mûrier blanc.

"En Espagne et en Amérique du Nord, le mûrier blanc est une essence qui est très utilisée pour l'alimentation du bétail" et qui a du potentiel en France du fait du réchauffement climatique, explique Sandra Novak, ingénieure de recherche à l'Inrae.

L'intérêt des arbres fourragers est pluriel: outre le complément de nourriture, ils constituent des réservoirs de biodiversité, apportent de l'ombre au bétail et aux cultures, favorisent le bien-être animal.

Pour autant, "ce n'est pas une solution possible à grande échelle", tempère Hélène Alexandre, conseillère bovin viande à la chambre d'agriculture. La pratique est chronophage et risquée pour les personnes sans expérience de l'élagage. "Tous les ans, ajoute-t-elle, il y a des accidents."

S.Jones--TFWP