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La campagne de vaccination des bovins contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) va prendre une "accélération majeure" dans le Sud-Ouest grâce à la "mobilisation générale" des vétérinaires, ont promis mercredi les autorités, sans convaincre les agriculteurs protestataires.
Le gouvernement a annoncé pour ces prochaines semaines un objectif de 750.000 bovins à vacciner dans dix départements du quart Sud-Ouest du pays.
"Si nous voulons arriver au début du mois de février avec un début d'immunité collective, il nous faut agir rapidement", a déclaré Jean-Marie Girier, préfet des Pyrénées-Atlantiques, dans une ferme du village béarnais de Riupeyrous où cette campagne de vaccination élargie a démarré mercredi après-midi.
"C'est une course contre-la-montre. Une mobilisation générale des vétérinaires", a estimé le représentant de l'État, promettant "des renforts de vétérinaires retraités, d'étudiants et des vétérinaires des armées" pour permettre "l'accélération majeure" annoncée par le gouvernement.
Dans ce département, les 205.000 doses nécessaires à la vaccination de l'ensemble du cheptel bovin seront reçues "d'ici vendredi", ont assuré les services de l'État.
Mais ces promesses logistiques peinent à convaincre les agriculteurs qui protestent contre la stratégie - maintenue - d'abattage systématique des troupeaux dès la détection d'un cas de DNC.
"Si la France avait les doses nécessaires, en l'occurrence une dizaine de millions de doses pour vacciner l'ensemble du troupeau national, on n'en serait pas à devoir abattre des troupeaux entiers", a estimé sur la radio Ici Poitou Stéphane Pelletier, vice-président de la Coordination Rurale (CR) dans la Vienne.
Pour Olivier de Ginestet, membre de la CR des Landes présent mercredi matin sur un rond-point occupé depuis plusieurs jours par des agriculteurs à Mont-de-Marsan, "la vaccination, c'est le seul parapluie qui protège, ça permet de vivre avec le virus".
"L'abattage systématique des bêtes, c'est une illusion totale, ça ne marche pas. On l'a bien vu pour le canard, on a abattu des canards et le virus (de la grippe aviaire, NDLR) est toujours là", estime cet éleveur de volailles.
Selon le ministère de l'Agriculture, un stock de 500.000 vaccins est en cours d'acheminement vers le Sud-Ouest et une commande de 400.000 doses, effectuée la semaine dernière auprès des Pays-Bas, sera livrée prochainement.
T.Harrison--TFWP