The Fort Worth Press - "Les oiseaux ne viennent plus": le nord du Nigeria face à la perte de biodiversité

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"Les oiseaux ne viennent plus": le nord du Nigeria face à la perte de biodiversité
"Les oiseaux ne viennent plus": le nord du Nigeria face à la perte de biodiversité / Photo: © AFP

"Les oiseaux ne viennent plus": le nord du Nigeria face à la perte de biodiversité

Les histoires de la vie au bord de la rivière Matan Fada, dans le nord-ouest du Nigeria, ressemblent à des légendes. Les crocodiles ne sortent pas de l'eau le vendredi. Il y a cinquante ans, il suffisait de se baisser pour attraper les poissons, si nombreux qu'il en tombait même des arbres.

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Ce qui est certain, c'est que les hippopotames qui peuplaient la rivière sont partis. Les pélicans ne s'y arrêtent plus dans leur migration entre l'Europe et l'Afrique et on ne pêche plus de "kumba", ce coquillage que les femmes concassaient pour fabriquer la poudre noire qui maquillait leurs yeux.

Safiya Magagi, 61 ans, a passé toute sa vie à Argungu, petite ville riveraine. Enfant, elle aimait se réveiller tôt, à la saison où les oiseaux migrateurs nichaient dans la région.

"Les oiseaux ramenaient les poissons dans leurs nids pour nourrir leurs petits, il y en avait tellement qu'ils tombaient des arbres et nous n'avions qu'à tendre la main pour les récupérer", se remémore-t-elle, tout en déplorant que "les enfants d'aujourd'hui ne connaissent pas cette joie".

Dans l'Etat de Kebbi, le temps de l'abondance est révolu.

"Particulièrement vulnérable" aux effets du changement climatique, selon Joseph Daniel Onoja, directeur de la Nigerian Conservation Foundation (NCF), cette région du nord-ouest, aux portes du Sahel, voit "le désert approcher très rapidement".

"La hausse des températures et l'évaporation excessive qui en résulte" et "les précipitations plus faibles" contribuent au "rétrécissement des plans d'eau", souligne Talatu Tende, écologue au centre de recherche ornithologique Aplori de Jos, dans le centre du Nigeria.

Conséquence, la nourriture se raréfie pour les oiseaux migrateurs, qui "ne sont plus aussi nombreux ou même arrêtent complètement de venir", ajoute-t-elle.

Husaini Makwashi, 42 ans, l'un des chefs d'une communauté de pêcheurs d'Argungu, confirme ne plus voir certains de ces oiseaux migrateurs.

"L'arrivée de tel oiseau signifiait que la saison des pluies approchait, les gens commençaient à réparer leurs toits et préparer leurs champs", se rappelle-t-il.

- La rivière rétrécit -

Cette région de savane voit ses paysages se transformer à cause de la météo et des activités humaines.

La démographie est galopante dans l'Etat de Kebbi, où le taux de fécondité est l'un des plus élevés du pays. Les habitants coupent de plus en plus d'arbres pour se procurer du bois de chauffage.

La campagne a perdu ses dattiers et ses karités. Les immenses kapokiers et leurs fruits remplis de coton, utilisés pour fabriquer des matelas, ont été coupés. Restent les margousiers, les manguiers et quelques baobabs.

Les marais et trous d'eau se sont taris ou ont été pompés par des agriculteurs pour leurs cultures.

L'Afrique n'émet que 3,8% des gaz à effet de serre dans le monde, mais elle subit sévèrement les effets du changement climatique.

A Argungu, les températures dépassent 40°C depuis deux mois. Selon les scientifiques, l'année 2024 est la plus chaude jamais mesurée. En Afrique de l'ouest, les températures moyennes observées ont augmenté de 1 à 3°C depuis les années 1970.

Avec une augmentation des températures de 2°C, 36,4% des espèces de poissons d'eau douce devraient être vulnérables à l'extinction d'ici 2100, prévoit le Giec.

"Quand les pluies diminuent, la végétation se raréfie, il y a un excès d'évaporation, ce qui rend les sols encore plus secs" et altère la biodiversité, explique Joseph Daniel Onoja, de la NCF.

Et lorsque la végétation diminue, "la biodiversité aviaire, et les êtres humains qui dépendent de ces habitats, sont inévitablement affectés", insiste-t-il.

L'émir d'Argungu, Alhaji Samaila Muhammad Mera, regrette que "la désertification ait avalé des milliers de terres arables" ainsi que la disparition des "nombreux lacs où les gens allaient pêcher".

Pour préserver les poissons, le chef traditionnel a imposé des restrictions pour la pêche, ce qui agace certains habitants. "Mais si l'on ne fait rien, la vie telle qu'on la connaît dans cette partie du pays va cesser et les gens seront contraints de migrer", craint-il.

Les ressources halieutiques constituent la principale source de protéines animales pour environ 30% des Africains, selon le Giec.

Pour l'instant, il est encore "facile" d'être pêcheur à Argungu. Les poissons, bien que moins nombreux, sont toujours là. Mais "la rivière a rétréci" et certaines espèces ont disparu, constate Ahmed Musa, un pêcheur de 25 ans.

- Insécurité alimentaire -

Pour les agriculteurs proches de la rivière, l'irrigation est facile et les récoltes satisfaisantes, grâce "aux engrais et aux pesticides".

Mais pour ceux plus éloignés, la situation se détériore.

"Avant, on récoltait cent sacs de millet dans ce champ, maintenant on arrive à peine à en avoir soixante", explique Murtala Danwawa, 30 ans. Autrefois, il pouvait "pleuvoir sans discontinuer pendant une semaine" en pleine saison des pluies.

Alors, en période de soudure, il abandonne ses champs et fait pousser de la canne à sucre dans le petit trou d'eau voisin, afin de la vendre pour nourrir sa famille.

En Afrique, le changement climatique a réduit la productivité agricole de près de 34% depuis les années 1960, plus que dans toute autre région du globe, estime le Giec.

En 2025, 33 millions des quelque 220 millions d'habitants du Nigeria feront face à une insécurité alimentaire sévère, prévoient les Nations unies.

J.Ayala--TFWP