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Le président de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale, Eric Coquerel (LFI) a demandé jeudi une loi de finances rectificative pour 2024, avant le projet de budget pour 2025, pour tenir compte de "l'annulation de 16,5 milliards" d'euros de crédits qui ont été gelés.
Le ministre démissionnaire de l'Economie "Bruno Le Maire conseille qu'aux 10 milliards qui ont été annulés au début de l'année, on ajoute l'annulation de 16,5 milliards qui ont été gelés", a expliqué le député sur France Inter.
"Ça ferait 26,5 milliards d'économies sur le budget" pour l'année en cours, a-t-il précisé, évoquant "20% d'annulation" de crédits pour le budget des Sports ou "14%" pour celui de l'Ecologie.
Ce sont "des sommes conséquentes", a-t-il souligné, "une cure d'austérité". "Ce n'est pas possible que ça passe comme ça!".
"Donc il faut un débat au Parlement", a-t-il complété, soit lors d'une session extraordinaire que son groupe a demandée, soit "on aura le temps de le faire en octobre".
Lundi, lors de son audition devant la Commission des finances de l'Assemblée, Bruno Le Maire avait reconnu la nécessité d'une loi de finances rectificative, plaidant même pour qu'elle inclue des recettes complémentaires" en taxant les rachats d'actions et les énergéticiens.
Mais cela implique "des choix politiques", avait-il rappelé. "Ces choix ne m'appartiennent pas", avait concédé le ministre sur le départ, qui doit faire ses adieux à Bercy jeudi devant de nombreux invités.
Eric Coquerel a par ailleurs affirmé que la commission des Finances allait "transformer profondément le budget libéral qu'on est en train de nous préparer", pour y ajouter "des mesures de justice fiscale" et "valoriser les revenus du travail". "On verra ce que fait le gouvernement à ce moment là."
A propos des "lettres-plafonds" - qui fixent les crédits par ministère pour 2025 -, il a répété avoir demandé officiellement qu'elles soient communiquées à la Commission, alors que le calendrier du budget pour 2025 est de plus en plus serré. "On a déjà six semaines de retard par rapport à ce que prévoit la loi sur la transmission des informations budgétaires au Parlement", a observé le député de La France insoumise.
Sans quoi, "nous irons les chercher avec Charles de Courson (le rapporteur général du Budget, ndlr) lundi à Matignon", a-t-il averti.
T.Gilbert--TFWP