The Fort Worth Press - Entre désir de liberté et dépendance à la pub: ces journalistes qui font le pari de YouTube

USD -
AED 3.672502
AFN 66.374624
ALL 82.891062
AMD 382.105484
ANG 1.790055
AOA 916.999807
ARS 1445.826396
AUD 1.509662
AWG 1.80125
AZN 1.695795
BAM 1.678236
BBD 2.018646
BDT 122.628476
BGN 1.677703
BHD 0.377014
BIF 2961.256275
BMD 1
BND 1.297979
BOB 6.925579
BRL 5.310804
BSD 1.002244
BTN 90.032049
BWP 13.315657
BYN 2.90153
BYR 19600
BZD 2.015729
CAD 1.394875
CDF 2230.000049
CHF 0.80302
CLF 0.023394
CLP 917.730085
CNY 7.07165
CNH 7.067097
COP 3796.99
CRC 491.421364
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.616395
CZK 20.76375
DJF 178.481789
DKK 6.40673
DOP 63.686561
DZD 129.897998
EGP 47.520501
ERN 15
ETB 156.280403
EUR 0.857898
FJD 2.261501
FKP 0.750125
GBP 0.749325
GEL 2.700162
GGP 0.750125
GHS 11.416779
GIP 0.750125
GMD 73.000063
GNF 8709.00892
GTQ 7.677291
GYD 209.68946
HKD 7.78475
HNL 26.389336
HRK 6.462901
HTG 131.282447
HUF 328.445496
IDR 16651.7
ILS 3.235525
IMP 0.750125
INR 89.888095
IQD 1312.956662
IRR 42124.999835
ISK 127.820348
JEP 0.750125
JMD 160.623651
JOD 0.708969
JPY 154.622993
KES 129.250164
KGS 87.45021
KHR 4014.227424
KMF 422.000349
KPW 899.992858
KRW 1470.020022
KWD 0.306802
KYD 0.83526
KZT 506.587952
LAK 21742.171042
LBP 89752.828464
LKR 309.374155
LRD 176.902912
LSL 17.013777
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.447985
MAD 9.247548
MDL 17.048443
MGA 4457.716053
MKD 52.892165
MMK 2099.902882
MNT 3550.784265
MOP 8.035628
MRU 39.710999
MUR 46.070267
MVR 15.409735
MWK 1737.95151
MXN 18.2142
MYR 4.114026
MZN 63.897023
NAD 17.013777
NGN 1450.250279
NIO 36.881624
NOK 10.095799
NPR 144.049872
NZD 1.732802
OMR 0.384503
PAB 1.002325
PEN 3.37046
PGK 4.251065
PHP 58.991026
PKR 283.139992
PLN 3.631841
PYG 6950.492756
QAR 3.663323
RON 4.367199
RSD 100.707975
RUB 76.00652
RWF 1458.303837
SAR 3.753008
SBD 8.223823
SCR 14.340982
SDG 601.504905
SEK 9.41351
SGD 1.29484
SHP 0.750259
SLE 22.999887
SLL 20969.498139
SOS 571.823287
SRD 38.643498
STD 20697.981008
STN 21.023817
SVC 8.769634
SYP 11056.894377
SZL 17.008825
THB 31.89005
TJS 9.210862
TMT 3.5
TND 2.941946
TOP 2.40776
TRY 42.517902
TTD 6.795179
TWD 31.297984
TZS 2449.999928
UAH 42.259148
UGX 3553.316915
UYU 39.265994
UZS 11939.350775
VES 248.585902
VND 26365
VUV 122.113889
WST 2.800321
XAF 562.862377
XAG 0.017154
XAU 0.000237
XCD 2.70255
XCG 1.806356
XDR 0.70002
XOF 562.867207
XPF 102.334841
YER 238.414547
ZAR 16.960985
ZMK 9001.19956
ZMW 23.026725
ZWL 321.999592
  • AEX

    1.9000

    949.66

    +0.2%

  • BEL20

    30.5800

    5043.94

    +0.61%

  • PX1

    27.6100

    8149.66

    +0.34%

  • ISEQ

    19.1200

    12765.12

    +0.15%

  • OSEBX

    6.5000

    1631.74

    +0.4%

  • PSI20

    -7.4100

    8231.32

    -0.09%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -40.8400

    4350.18

    -0.93%

  • N150

    17.6200

    3689.12

    +0.48%

Entre désir de liberté et dépendance à la pub: ces journalistes qui font le pari de YouTube
Entre désir de liberté et dépendance à la pub: ces journalistes qui font le pari de YouTube / Photo: © AFP/Archives

Entre désir de liberté et dépendance à la pub: ces journalistes qui font le pari de YouTube

Quitter un grand média pour se lancer sur YouTube: c'est le pari de plusieurs jeunes journalistes, séduits par la liberté qu’offre la plateforme, malgré un modèle économique fragile et des enjeux déontologiques.

Taille du texte:

À 31 ans, Justine Reix aurait pu retravailler au sein d'un média traditionnel avec des revenus fixes et une équipe, mais elle a choisi de se lancer sur YouTube, en indépendante: pas de hiérarchie, moins d'accompagnement aussi.

"Je n’ai jamais été aussi libre", résume la journaliste passée par les rédactions de France Télévisions, Vice et Slate.

En janvier, elle publie son premier reportage sur YouTube: "J’ai enquêté sur le trafic de viande de singe".

Douze minutes à la première personne, avec caméra cachée et coulisses du métier: "Les gens adorent ça", dit-elle. Un format qu’elle ne trouvait pas dans les médias traditionnels "où il faut faire court et aller droit à l’essentiel".

YouTube est utilisée comme première source d'information vidéo par 23% des 18-24 ans, et 25% des 35-44 ans, selon une étude réalisée en 2024 dans 47 pays par l'institut Reuters.

"Logique", pour la journaliste Charlotte Vautier, qui estime que l'information traditionnelle "manque d'authenticité, de liberté, d'humain", après avoir notamment travaillé huit ans pour l'émission Clique, sur Canal+, chaîne dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.

Le compte de cette trentenaire, "OK Charlotte", est aujourd'hui suivi par plus de 140.000 personnes.

- Revenus limités -

Elle continue toutefois aussi de collaborer avec des médias classiques, bien consciente de la précarité du modèle économique.

Car aujourd’hui, pour se rémunérer quand on diffuse sur YouTube, on peut avoir recours aux aides du Centre national du cinéma et de l'image (CNC), au financement participatif, mais aussi et surtout au sponsor de marques et à la publicité monétisée. Un mélange des genres qui peut gêner certains de ces journalistes.

Le million de vues sur son dernier reportage a rapporté 1.000 euros à Charlotte Vautier, après les taxes et les frais de production.

"À moins d’être Squeezie (un créateur de contenus avec près de 20 millions d’abonnés, NDLR), tu ne peux pas vivre de ça", déplore de son côté Justine Reix, contrainte de faire la promotion de marques face caméra.

Pour financer son reportage au Japon qui lui a coûté près de 4.000 euros, elle a touché 1.600 euros d’une marque de eSIM.

"En plus, ça me dérange de faire ça", regrette-t-elle.

La Charte de Munich, qui édicte les droits et devoirs des journalistes depuis 1971, proscrit toute confusion entre journalisme et publicité.

La commission de la carte de presse tolère toutefois les partenariats s’ils sont transparents et distincts du contenu éditorial. Mais le conseil de déontologie journalistique et de médiation, une instance consultative, a déjà épinglé HugoDécrypte pour une vidéo sponsorisée "semant la confusion entre information et promotion".

- "Homme-sandwich" -

Certains préfèrent refuser ces collaborations, comme l'ex-journaliste de Brut Charles Villa qui fait appel aux dons ou Max Laulom, qui "ne se voit pas faire l’homme-sandwich".

"Ça décrédibilise le contenu et ça sort du récit", juge le réalisateur du documentaire "High School Radical" qui vient de sortir sur Arte et sa chaîne YouTube.

D'autres contournent les règles avec humour, comme Benoit Le Corre, qui fait jouer sa mère dans ses spots pour éviter de le faire lui-même.

À 34 ans, il a quitté un CDI au journal Le Monde l'année dernière, poussé par "un désir de liberté" et de créativité.

"Je trouve qu’il y a une certaine hypocrisie, il y a des publicités dans les journaux!", pointe-t-il.

Pour le président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, qui accueille avec beaucoup d’enthousiasme cette nouvelle génération, "nécessité fait loi", tant que l’indépendance éditoriale est préservée.

Selon lui, ces journalistes y sont particulièrement vigilants, car leur moindre faux pas est scruté.

Le prestigieux prix, décerné aux grands reporters francophones depuis 1933, a même créé cette année une bourse et une résidence de création pour ces journalistes en partenariat avec YouTube.

"C'est chouette", se réjouit Justine Reix, gagnante de la bourse, "ça montre qu'ils se rendent compte que le journalisme évolue".

H.Carroll--TFWP