AEX
-7.3900
L'Iran a libéré une femme, condamnée à mort pour le meurtre de son mari violent qu'elle avait dû épouser enfant, ont indiqué vendredi des militants des droits humains et les autorités iraniennes.
Les autorités iraniennes ont confirmé la libération de Goli Kouhkan, 25 ans, qui était emprisonnée dans la province de Golestan (nord).
Sa condamnation avait été annulée cette semaine à la suite d'un accord avec la famille du mari violent.
Goli Kouhkan, membre de la minorité baloutche et sans-papiers, devait être exécutée pour le meurtre en 2018 de son mari violent envers elle et leur enfant, selon des organisations de défense des droits humains.
Selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, elle a échappé à l'exécution et a été libérée après le paiement du "prix du sang", une pratique autorisée par la charia iranienne, qui a servi à indemniser la famille du mari.
Selon le chef de la juridiction du Golestan, Heydar Asiabi, cité par la télévision d'état iranienne, elle a été remise en liberté jeudi. La télévision a publié une photo d'elle, vêtue d'un tchador, de dos, aux côtés d'officiels.
Des experts des droits de l'homme de l'ONU avaient appelé la semaine dernière l'Iran à suspendre l'exécution de la jeune femme.
Mariée de force à 12 ans à son cousin, elle a donné naissance à son fils à 13 ans, selon les experts de l'ONU, qui ont précisé que cette ouvrière agricole a subi des violences physiques et psychologiques pendant plusieurs années.
En mai 2018, alors qu'elle avait 18 ans, "son mari l'a battue, ainsi que son fils de cinq ans. Après avoir appelé un proche à l'aide, une altercation a éclaté, qui a entraîné la mort de son mari", ont indiqué les experts.
Mai Sato, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits humains en Iran a salué "une vie sauvée", mais a dénoncé le fait qu'en Iran les violences conjugales et mariages forcés d'enfants "ne sont pas criminalisées".
Selon IHR, plus de 40 femmes ont été exécutées en Iran en 2025. Parmi elles, beaucoup de victimes de mariages forcés enfants ou de violences conjugales.
Les condamnations à la peine de mort ont augmenté cette année en Iran, avec au moins 1.426 personnes pendues, selon le décompte d'IHR fin novembre.
L.Coleman--TFWP