The Fort Worth Press - Au Kosovo, le rare témoignage d'un homme victime de viol de guerre

USD -
AED 3.672499
AFN 65.4977
ALL 82.399323
AMD 381.569958
ANG 1.790403
AOA 917.000032
ARS 1450.725296
AUD 1.51565
AWG 1.8025
AZN 1.697242
BAM 1.669284
BBD 2.012811
BDT 122.121182
BGN 1.66599
BHD 0.377034
BIF 2966
BMD 1
BND 1.291462
BOB 6.90544
BRL 5.520401
BSD 0.999326
BTN 90.380561
BWP 13.198884
BYN 2.950951
BYR 19600
BZD 2.009977
CAD 1.378585
CDF 2264.99995
CHF 0.795103
CLF 0.023399
CLP 917.920213
CNY 7.04325
CNH 7.03915
COP 3865.5
CRC 497.913271
CUC 1
CUP 26.5
CVE 94.098022
CZK 20.77295
DJF 177.719969
DKK 6.36319
DOP 62.750278
DZD 129.456051
EGP 47.599602
ERN 15
ETB 155.201063
EUR 0.8516
FJD 2.28425
FKP 0.744905
GBP 0.7478
GEL 2.695032
GGP 0.744905
GHS 11.525009
GIP 0.744905
GMD 73.492558
GNF 8687.496091
GTQ 7.654
GYD 209.082607
HKD 7.77989
HNL 26.209752
HRK 6.416899
HTG 130.89919
HUF 331.269004
IDR 16676.4
ILS 3.229895
IMP 0.744905
INR 90.41655
IQD 1310
IRR 42109.999841
ISK 126.040374
JEP 0.744905
JMD 159.912601
JOD 0.708974
JPY 155.501955
KES 128.899124
KGS 87.45009
KHR 4005.000159
KMF 418.999981
KPW 900.011412
KRW 1478.107829
KWD 0.30678
KYD 0.832814
KZT 514.018213
LAK 21654.99996
LBP 89550.000083
LKR 309.508264
LRD 177.374998
LSL 16.730154
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 5.420299
MAD 9.15375
MDL 16.863676
MGA 4525.000085
MKD 52.422033
MMK 2100.219412
MNT 3548.424678
MOP 8.007408
MRU 39.769759
MUR 46.04989
MVR 15.449866
MWK 1737.000036
MXN 18.01155
MYR 4.087032
MZN 63.899252
NAD 16.730175
NGN 1453.169567
NIO 36.730226
NOK 10.20308
NPR 144.605366
NZD 1.734315
OMR 0.384495
PAB 0.999356
PEN 3.3645
PGK 4.247996
PHP 58.734992
PKR 280.297685
PLN 3.58851
PYG 6712.554996
QAR 3.641004
RON 4.337099
RSD 99.975302
RUB 80.499668
RWF 1450
SAR 3.750836
SBD 8.130216
SCR 14.469904
SDG 601.494287
SEK 9.301285
SGD 1.291255
SHP 0.750259
SLE 24.100217
SLL 20969.503664
SOS 571.493685
SRD 38.678009
STD 20697.981008
STN 21.175
SVC 8.744522
SYP 11057.156336
SZL 16.730193
THB 31.498754
TJS 9.223981
TMT 3.5
TND 2.90375
TOP 2.40776
TRY 42.7366
TTD 6.779097
TWD 31.633701
TZS 2468.950949
UAH 42.417363
UGX 3562.360512
UYU 38.934881
UZS 12074.999805
VES 276.231201
VND 26335
VUV 121.327724
WST 2.791029
XAF 559.838353
XAG 0.015107
XAU 0.000231
XCD 2.70255
XCG 1.801112
XDR 0.694475
XOF 559.502368
XPF 101.900605
YER 238.350176
ZAR 16.77279
ZMK 9001.19747
ZMW 22.909741
ZWL 321.999592
  • AEX

    -5.5200

    929.6

    -0.59%

  • BEL20

    35.0800

    5045.95

    +0.7%

  • PX1

    -20.2700

    8086.05

    -0.25%

  • ISEQ

    -9.1000

    12989.11

    -0.07%

  • OSEBX

    13.5800

    1649.54

    +0.83%

  • PSI20

    8.0600

    8070.37

    +0.1%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    86.6400

    4173.57

    +2.12%

  • N150

    -9.6200

    3689.37

    -0.26%

Au Kosovo, le rare témoignage d'un homme victime de viol de guerre
Au Kosovo, le rare témoignage d'un homme victime de viol de guerre / Photo: © AFP

Au Kosovo, le rare témoignage d'un homme victime de viol de guerre

Pendant 26 ans, Ramadan Nishori a gardé enfoui ce qu'il avait vécu, avant de parvenir à raconter ce que très peu d'hommes osent dire publiquement. Qu'il avait été violé par un policier serbe pendant la guerre au Kosovo.

Taille du texte:

Dans son pays, c'est le premier homme à avoir pris la parole pour briser le silence, et tenter d'aller à l'encontre de la culture patriarcale qui voudrait que ces traumatismes soient tus.

Pendant la guerre entre la rébellion albanaise et les forces armées (1998-1999), qui a fait environ 13.000 morts, principalement du côté albanais, nombreuses sont les victimes de crimes sexuels.

Leur nombre est inconnu, mais "indépendamment du chiffre exact, des témoignages crédibles et suffisants sur des viols et d'autres crimes de violences sexuelles ont été recueillis par des ONG (...) laissant penser que les viols et autres formes de violences sexuelles étaient généralisés et systématiques", écrivait Amnesty International en 2017.

Selon plusieurs estimations gouvernementales, environ 20.000 personnes ont été violées par les forces serbes.

Les témoignages, eux, sont souvent étouffés.

"Le viol est perçu par notre société davantage comme une violation de l'honneur familial que comme une atteinte à l'intégrité physique des personnes", explique Veprore Shehu, de l'ONG Medica Kosova, qui s'occupe de survivantes de viol en temps de guerre. Basée dans le sud-ouest du Kosovo, cette organisation a aidé environ 600 femmes.

Prendre la parole en tant que victime de viol, être le premier à le faire, n'a donc pas été une évidence pour Ramadan Nishori, 48 ans. L'aide de ces associations et un suivi psychologique ont été déterminants dans sa prise de parole.

"Cela n'a pas été une décision facile", explique-t-il à l'AFP. Mais ma famille m'a "aidé à parler du crime que j'ai subi. Le soutien de ma famille a compté plus que tout. Cela m'a donné du courage, cela a joué un rôle immense", ajoute-t-il, le ton grave.

Pour le directeur du Centre de droit humanitaire, une ONG reconnue, être victime de viol en temps de guerre est encore au Kosovo synonyme "d'un stigmate profondément ancré" dans la société.

Le gouvernement a bien instauré, en 2014, une loi accordant à chaque victime de violence sexuelle pendant la guerre une pension qui s'élève aujourd'hui à 270 euros par mois - environ 100 euros de moins que le salaire minimum.

Plus d'une décennie plus tard, quelques centaines de victimes perçoivent cette pension. M. Nishori sera le premier homme.

En septembre 1998, avec plusieurs autres hommes, il est arrêté par les Serbes et emmené au poste de police de Drenas, quelques dizaines de kilomètres à l'ouest de Pristina. La police passera la nuit à les interroger sur leurs liens supposés avec la guérilla, raconte-t-il à l'AFP la voix lourde.

"Quand ce fut mon tour, vers minuit, deux policiers m'ont emmené aux toilettes, et l'un d'eux m'a violé. Quand le deuxième a voulu me violer à son tour, un troisième est arrivé - peut-être avait-il entendu mes cris - m'a emporté loin des deux autres et m'a remis en cellule".

- Arme de guerre -

Les viols et les agressions sexuelles pendant cette guerre, explique M. Blakaj, ont été en grande majorité perpétrés par les forces serbes, qui les ont utilisés "comme une arme de guerre, pour semer la terreur.

"Les viols commis par la police, les paramilitaires et les forces armées était presque une routine" pendant la guerre écrivait déjà l'ONG Amnesty dans son rapport en 2017.

Elle y cite un déserteur de l'armée serbe affirmant que "violer était devenu aussi normal que de prendre une douche ou son petit-déjeuner".

Mardi, un tribunal de Pristina a condamné à 15 ans de prison un Serbe du Kosovo pour viol de guerre - à l'issue d'un procès à huis clos dont très peu de détails ont filtré. Il s'agit de la deuxième condamnation seulement pour viol de guerre depuis la fin du conflit, en 1999.

Après la guerre, selon Amnesty, des femmes serbes et roms du Kosovo ont à leur tour été victimes d'agressions sexuelles, par vengeance.

Etouffé par le secret pendant 26 ans, Ramadan Nishori a souvent pensé au suicide. "Je suffoquais. Je sortais de chez moi la nuit, avec l’envie de hurler. Et je me mettais à marcher et à pleurer".

Aujourd'hui, il n'a pas l'intention d'aller en justice - son violeur, pense-t-il, est sûrement à l'étranger, et il ne souhaite pas entamer un processus douloureux.

Après s'être ouvert à sa famille, sa fille aînée, Flutura, a tout fait pour que son histoire soit entendue.

"Ce qui est arrivé à mon père doit être révélé, pour montrer que les hommes aussi ont été victimes de violence sexuelle", explique cette étudiante en théâtre de 23 ans.

"Rien n'a changé au sein de notre famille depuis qu'il a révélé son secret. Ça reste notre père, peut-être juste encore plus fort".

Depuis qu'il a pris la parole publiquement, on le reconnait dans la rue. Le plus souvent, on le félicite, et on l'invite à prendre un café.

W.Knight--TFWP